Aucune voix ne doit manquer à la République ! disait notre Président de la République avant de quitter la France pour un déplacement en Ukraine.

Chacun sait, dans mon entourage, le soutien indéfectible que j’apporte à Emmanuel MACRON depuis le mois d’Avril 2016 sur le chemin de son accession à l’Elysée et encore récemment pour sa réélection à la Présidence de la République. 

S’agissant des élections législatives, force est de constater que la vague, de type déferlante, qui s’était formée dans le sillage du président nouvellement élu et qui avait conduit à l’élection de 314 députés LREM en 2017, s’est considérablement transformée cinq ans plus tard en un genre de ressac même si le Président a été le premier réélu au terme d’un premier quinquennat.

Cette situation était intéressante car notre Président, ne pouvant pas briguer un troisième mandat que n’autorise pas notre constitution, aurait pu s’attacher à réformer notre pays comme il le faut sans être rattrapé par des considérations électorales à l’échéance de 2027.

Il est également surprenant de relever que les partis traditionnels, qui ont accusé le coup et perdu de leur superbe après l’avènement du «en même temps» pratiqué par notre Président, ont dans un premier temps été désertés avant de laisser place aux mouvements les plus extrêmes (dont leurs adhérents ont abondé les rangs) avec le Rassemblement National d’un coté, fraichement dédiabolisé par l’épouvantail Zemmour, et la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Solidaire de l’autre qui, dans le cadre d’une dynamique d’union menteuse récemment imaginée, sera devenue ce soir la première force d’opposition du pays en absorbant et en humiliant au passage le Parti Socialiste, les écolos et les cocos qui ne tarderont plus à réaliser l’erreur politique commise qui ne leur permettra pas de trouver leur place dans cette vaste supercherie même si Olivier FAURE et Fabien ROUSSEL, grand bien leur fasse l’honneur est sauf, ont été réélus…

Il faut relativiser quand même puisque pas moins de quatre formations politiques qui se rassemblent n’obtiennent pas 140 députés à l’assemblée nationale et que de surcroît, les français, qui ont visiblement très envie de changements radicaux, ont réussi l’exploit en votant (ou en ne votant pas) ce dimanche de bloquer durablement tout gouvernement efficace et réformateur dans notre pays.

En effet, la position centriste du mouvement présidentiel a placé les candidats «ensemble» au centre de la cible et les français ont tellement dégommé dans tous les coins de France ce dimanche que LREM a perdu globalement ce soir non seulement plus de 120 postes de députés mais également la majorité absolue et probablement la capacité à gouverner.

Paradoxe de cette triste histoire électorale, alors que la NUPES devient tant qu’elle n’implosera pas la première force d’opposition dans notre pays, le prochain gouvernement devra, pour espérer pouvoir réformer, orienter sa politique plus à droite pour pouvoir compter, le cas échéant, sur l’appui et le vote des Républicains et des UDI réunis.

Cette situation va nécessairement obliger l’exécutif à composer en mettant sans cesse sur le métier une volonté de consensus mais ce jeu subtil des coalitions, qui nécessite un grand discernement, ne sera réservé qu’à une opposition responsable et animée par l’intérêt de nos concitoyens ainsi que par l’avenir de la France.

Après les cohabitations, Il s’agit là d’une situation de mise à l’épreuve inédite pour notre Vème République qui pourrait, encore une fois je l’espère, parvenir sous l’impulsion du chef de l’état, à surmonter et à dépasser le blocage que pourrait engendrer cette situation nouvelle pour nos institutions.

A défaut, il est à craindre que cette assemblée, telle qu’elle est désormais composée, se heurte par anticipation aux dispositions de l’article 12 de la Constitution qui en prévoit la dissolution.

Ceci étant, si la NUPES semble ne pas avoir réalisé le score espéré par le plus grand escroc politique du 21eme siècle qui ne sera donc pas nommé premier ministre, il apparait néanmoins que les extrêmes, droites et gauches, dont on sait qu’elles ont une importante propension à se rejoindre, peuvent atteindre une majorité potentiellement absolue qui est de nature à censurer et donc à empêcher de gouverner en se bornant, conformément à leurs habitudes et à leurs méthodes antirépublicaines, à pourrir la vie politique de notre pays.

C’est une gifle pour Emmanuel MACRON mais c’est également un camouflet pour Jean Luc MELANCHON qui ne recevra, bien heureusement, aucun appel téléphonique ce lundi matin lui demandant de former un gouvernement.

Même si Emmanuel Macron reste en tête après la Présidentielle avec un RN a ses trousses qui poursuit son ascension bien aidé en cela par Jean Luc Mélanchon qui stagne en leur faisant la courte échelle par ses excès, ses mensonges et sa radicalité, le gagnant de cette élection est bel et bien l’extrémisme et c’est consternant.

Dans notre Département de l’Aude, c’est le pire qui est advenu : trois députés RN sont élus ce soir sur les trois circonscriptions que compte notre territoire qui n’avait pas besoin de cela dans son entreprise subitement mise à mal consistant à essayer de sortir de son repli sur soi chronique qui le plaçait depuis des lustres sur le podium des départements les plus pauvres de France.

Au-delà de la honte que cette situation m’inflige, et ne voulant pas y rajouter celle qui consisterait à s’en accommoder, plus que jamais désireux de sauvegarder et de promouvoir les valeurs de notre République, pour le progrès qui nous fait avancer, pour l’Europe qui nous protège, pour la laïcité qui nous permet de vivre ensemble, pour une écologie engagée mais pragmatique, contre le désordre, la haine et la violence, c’est un nouveau combat qui démarre ce soir auquel j’entend bien participer contre les nouveaux députés locaux qui fouleront au pied les valeurs Républicaines.

Le combat de la Liberté et de la Fraternité, qui fait progresser notre humanité, n’a pas forcément besoin de parti pour être mené et, sans attendre que le mouvement du Président survive ou se réorganise, ou pas, face à cet épisode trouble et inquiétant de notre histoire qui tend à conduire notre République à perdre sa voie, j’entends mener ce combat, personnellement et même seul s’il y a lieu, dès lundi matin.

Franck Alberti