En ce lendemain de fête nationale, il faut admettre que ce fut un bel hommage à l’amitié franco-americaine que celui rendu sur les Champs Élysées par le President Macron qui fit remarquer, avec beaucoup de tolerance dans un contexte relationnel particulier, que la présence du président américain était le signe entre nos peuples d’une amitié qui traverse le temps, guidés que nous sommes les uns et les autres par des textes fondateurs jumeaux.
En effet, parce qu’il est toujours préférable d’essayer de donner un sens à chaque chose, qui mieux que le marquis de La Fayette peut symboliser ce héros de nos deux mondes et incarner cet amour de la liberté partagée par la France et les États-Unis qui lui fit respecter toute sa vie cet engagement formidable : « aucun obstacle, aucun mécompte, aucun chagrin ne me détourne ou me ralentit dans le but unique de ma vie : le bien être de tous et la liberté partout ».
Lié fraternellement à Benjamin Franklin et au Général Washington dont il intégra l’état major avant de devenir lui même Major Général de l’armée américaine, il constitua avec eux les figures de l’indépendance pour laquelle il avait pris fait et cause.
Rentré en France, au lendemain de la prise de la Bastille le 14 juillet, il se fit nommer commandant de la Garde Nationale chargé d’assurer l’ordre dans Paris et décida, il y a exactement aujourd’hui 228 ans, la destruction de la Bastille.
Il se dit que c’est aussi à lui que la France doit le rajout du blanc royal au bleu et au rouge des couleurs de Paris puis l’acceptation par le Roi dès le 17 juillet 1789 de la cocarde tricolore.
Au sein de l’Assemblée nationale constituée à la suite du serment du Jeu de Paume, il proposa le 26 août 1789, apres l’avoir inspiré avec Sieyès et Mirabeau, la premiere declaration des droits de l’homme et du citoyen largement inspirée de la déclaration d’independance des États-Unis du 4 juillet 1776.
Et c’est encore son nom que le Colonel américain Stanton invoquait le 4 Juillet 1917 à Paris sur sa tombe au cimetière Picpus où il est enterré en disant : « La Fayette nous voilà ! »
Quelles que soient les personnalités de nos Presidents respectifs dans le passé ou pour l’avenir, ces liens très forts qui nous unissent dont La Fayette est le symbole justifiaient amplement qu’Emmanuel Macron affirme hier, pour le centenaire de notre alliance dans le combat contre l’Allemagne, que rien, « rien ne nous séparera jamais des États-Unis d’Amérique ».