L’accent

L’accent du pays qui est le mien, pour ne parler que de celui que je tiens, n’est pas que dans le langage, il est aussi dans l’esprit et dans le cœur de ceux qui, à force de le trimballer, ne se l’entendent même plus…

Par contre, le secret de l’accent est que chacun est convaincu que le sien est le bon et qu’il est bon parce qu’il est sien.

C’est surement vrai puisque ce sont les autres qui ont l’accent de sorte que nous trouvons accentué et reconnaissable le parlé de nos voisins.

Pour preuve, le Carcassonnais que je suis décelera le Toulousain, le Gersois, le Sétois, le Gardois et le Marseillais sans parler des accents fascinants qui sautent aux oreilles que sont pour moi par exemple le Breton, l’Alsacien, l’Antillais et le Ch’ti…

Et puis il y a le magnifique « non accent » qui est celui de Tours et enfin le « Parisien » qui n’est même pas un vrai accent mais davantage une façon de parler qui se veut distinguée et qui démontre bien que c’est par jalousie qu’ils critiquent et raillent l’accent des autres…

Mais qu’on se le dise et se le rappelle : Tous les accents de France constituent et témoignent de la diversité et de la richesse de notre pays et c’est bien ainsi…

Pour les Audois que nous sommes, la vigne et le vin demeurent des éléments identitaires qui racontent au travers de nos terroirs l’histoire de notre territoire mais c’est notre accent inimitable, qui roule sur la langue en parlant de chez nous, qui réussit l’exploit de transporter jusqu’ici même quand on est loin.

Fernandel se délectait de dire que promener son accent, c’est emporter dans le monde entier un peu de sa terre à ses souliers.

Quel que soit notre coin de France, emporter son accent hors de nos frontières, c’est exporter un peu de notre territoire où que l’on aille et finalement, chaque fois que l’on cause, on parle encore de chez nous en parlant d’autres choses.