
Les marchés de « plein vent » implantés dans nos villes et nos villages constituent un mode de commercialisation ancestral qui évoque la belle France des terroirs.
Ils ont traversé les guerres et les grands bouleversements de notre pays comme s’il s’agissait de piliers inaltérables de notre vie en société ou de notre soif de vivre ensemble et ce n’est pas un hasard si, pendant le confinement, ils fremissaient pour continuer à exister et s’ils sont aujourd’hui des lieux parmis les plus largement fréquentés.
Cette forme de commerce et de convivialité, qui consiste à envahir l’espace public de manière éphémère, n’est pas une spécificité française car elle existe aux quatre coins de la planète où elle est souvent liée à la production agricole locale.
L’affluence des vendeurs mais également celle des clients ou promeneurs rendent la circulation difficile mais c’est aussi cette effervescence qu’on recherche et qu’on aime.
On doit aux marchés l’existence de lieux dédiés comme les halles qui caractérisaient au XIXeme siècle la modernité des villes à l’image de celles de Narbonne qui représentent encore « le poumon » de la ville romaine audoise ou encore celles, conçues par le Baron Haussmann au sein de la capitale, décrites par Zola dans le « Ventre de Paris ».

Les marchés, odorants et colorés palais des circuits courts, s’emparent et envahissent également des places citadines comme jadis celle de Sadi Carnot à Carcassonne (à moins que ce soit celle de Lazare) ou la place aux Herbes à Uzès dans le Gard qui attirent toute la population au centre de la localité comme pour signifier haut et fort l’importance du fait rural qui ne devrait jamais tourner le dos à la ville et réciproquement.

Les marchés de fin de semaine présentent d’autres intérêts dont celui de s’y promener sans but ni aucune raison, juste pour se poser et boire son café en lisant le journal, ou bien pour certains y rencontrer des gens quand d’autres n’aspirent qu’à y être vus alors que le plus grand nombre se contente de regarder, d’humer, et d’écouter approcher l’heure de l’apéritif…

C’est alors que le marché reprend tout son sens et que c’est une autre sorte d’agriculture qui est mise à l’honneur, celle de la vigne et du vin qui nous amènent, comme souvent le samedi à rencontrer et à déguster les vins et les paroles de l’illustre vigneron Raymond Julien à Carcassonne ou le Dimanche, à goûter vers midi le magnifique rosé local de Cantalauze sur le nouveau marché « de plein vent » du port de Trèbes qui porte si bien ce nom. 😉
